Durant mon lycée, j’étais tiraillée entre l’envie de faire des sciences humaines et ma fascination pour la physique. Mais c’est finalement cette curiosité insatiable pour le monde de l’infiniment grand et de l’infiniment petit qui m’a poussé à aller en classe préparatoire maths physique (MPSI-MP) : c’était décidé, je voulais être astrophysicienne.
J’ai choisi le lycée Henri Poincaré non seulement pour sa proximité, mais surtout pour sa réputation d’excellence. Cette formation exigeante est aussi une expérience unique. On apprend à faire des maths (des vraies), à se discipliner, on repousse ses limites et on se surprend à fournir une quantité de travail dont on ne se pensait pas capable. Même si cela fait peur au début, qu’on a l’impression de ne pas être à sa place, on s’habitue rapidement à la cadence (au moins un DS et deux colles par semaine, youpi) tous ensemble et on finit (presque) par apprécier. Selon moi, le légendaire esprit de compétition et l’impitoyabilité des professeurs ne sont plus d’actualité. Ils ont au contraire laissé place à l’entraide et à la bienveillance tout en gardant un niveau d’exigence important. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus marqué en prépa : la qualité d’enseignement. Mes professeurs ont toujours été à l’écoute de chacun de nous, prêts à nous aider, et leur pédagogie rend les 12 h de maths et les 10 h de physique par semaine plus agréables à suivre. Je m’en rends d’autant plus compte aujourd’hui que je ne suis plus en prépa et que j’assiste à des journées avec 6 h de cours en amphithéâtre donnés par des chercheurs.
Comme je voulais faire de la recherche fondamentale en physique, les écoles d’ingénieurs ne m’intéressaient pas. C’est pour cela que j’ai choisi le Magistère de Physique fondamentale d’Orsay (si vous voulez les ENS en physique mais que vous ne réussissez pas, cette formation est pour vous). C’est une formation exigeante et, contrairement à beaucoup d’écoles d’ingénieurs, il faut travailler. Mais cela n’est pas un problème quand on étudie la relativité restreinte et générale, la physique quantique et statistique ou encore la cosmologie. C’est absolument passionnant. À cela s’ajoutent les nombreuses conférences organisées par l’université ainsi que par l’association d’astronomie et nous recevons de grands vulgarisateurs scientifiques comme Étienne Klein.